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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 12:28

Revendication de longue date (notamment du Collectif Vélos en Ville, en alternative à des bandes cyclables mal fichues), le classement en « Zone 30 » des contre-allées du Prado 1.0 semble avoir été obtenu récemment, si l’on en croit les panneaux repérés pendant l’été 2010. Cela pourrait être interprété comme une avancée, puisque les bandes-anciennement-interdites des terre-pleins semblent abandonnées (en tout cas, elles sont délivrées leurs panneaux obsolètes déboulonnés par qui-vous-savez, et leurs marquages au sol disparaissent lentement d’usure, dans l’indifférence générale…)

 

zone30-prado

 

Ce serait donc ici la réponse finale de la Ville de Marseille à ce vieux « problème cycliste » du Prado 1.0 ? Sur l’image ci-dessus, on voit le panneau annonciateur de ladite zone dans son environnement – félicitons à nouveau la Mairie pour son souci de discrétion signalétique (cf les panneaux « zone de rencontre » de la rue Fontange, déjà commentés ici), alors qu'elle se lance à nouveau dans un aménagement hardi, moderne et peu commun, en tout cas à Marseille.

 

Comme ce n’est pas très, très visible (ah tiens, vous trouvez aussi ?), en  voici un zoom (on peut constater que la présence d’une boulangerie est largement aussi bien signalée !) : on y retrouve la fameuse mention « espace partagé » déjà utilisée pour fourrer piétons et cyclistes sur le même trottoir (Prado 2.0) et qui n’existe, vérification faite, nulle part ailleurs en France.

 

zone30-prado-zoom

 

Au fait, parlons un peu règlementation. Pour la France, la définition officielle est donnée par l'article R110-2 du Code de la Route : « Zone 30 : section ou ensemble de sections de voies constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, la vitesse des véhicules est limitée à 30 km/h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l'autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l'ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable. »

(Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_30 )

 

On peut encore préciser que ces panneaux doivent être « répétés après chaque intersection autre que celles avec des voies privées non ouvertes à la circulation publique ou des chemins de terre » (Instruction interministérielle sur la signalisation routière, 4ème partie, signalisation de prescription, novembre 2008, article 49), ce qui n'est évidemment pas le cas ici pour les nombreuses rues débouchant sur la contre-allée. Trop cher, sans doute ? On avait pourtant trouvé comment financer 30 panneaux "interdit aux vélos" en temps voulu...

 

Quant à les parcourir à contre-sens à vélo, les contre-allée du Prado 1.0, comme la loi nous y autorise ? Tentez donc le coup un jour où vous vous sentirez suicidaire et/ou très joueur : désoléE mais personne au CCE n'a encore tenté l'expérience... Votre steak tartare, avec ou sans casque ?

.

Ah, et au fait un rappel pour finir, les panneaux légaux pour une zone de ce type sont les suivants :

 

Zone30-réglementaire

 

On appréciera le léger différentiel avec l’aménagement réalisé à Marseille. Quant aux cyclistes, il peuvent d’ores et déjà apprécier l’absence totale de changement dans les comportements que cela a entraîné : stationnement anarchique des deux côtés (et même encouragé par la police municipale le vendredi, por ues commerçants du marché au fleurs), déboulé de voitures des entrées droite et gauche, circulation allègre à 50 km/h quand c'est possible, etc, etc.

 

Plus de (fausse) piste cyclable et pas de (vraie) zone 30 : désolé d’être si explicite, mais qui s’est encore faire b… dans l’histoire ?!

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 11:55

Voilà une belle ambition, dans une ville même pas foutue de faire une piste cyclable correcte : passer directement à l'étape du contresens cyclable ! A peine capable de patauger avec des brassards, plouf, on plonge direct dans le grand bain ! Ma foi, comme disait Audiard, "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait !"...
Mais foin d'insulte facile et de procès d'intentions injustes, passons au test : lançons-nous donc avec allégresse et avec vélo dans cette nouvelle voie, ouverte au passage des vélocipédistes depuis la refonte de la rue Fontange (13006), vers mai-juin 2010 ! On peut commencer par noter l"immense" panneau qui salue de façon on ne peut plus laconique et sobre, cette avancée pourtant majeure de la voirie phocéenne : "SAUF VELO". Belle modestie non ? Enfin, ne boudons pas notre plaisir, on s'en contentera.

Fontange1 sEnsuite, on se jette dans la nouvelle rue Fontange et là, force est de constater qu'il n'y a pas, contrairement à l'usage/la norme/le bon sens élémentaire, le moindre marquage au sol rappelant cette petite prérogative cycliste. Rien, quedal, nib' ! Certes, avec un peu de chance, la petite Peugeot rouge qui arrive en face vous laissera passer, en vous faisant les célèbres gros yeux du "ah-non-mais-franchement-vous-les-cyclis'-vous-croyez-vraiment-tout-permis !"

Donc, disons qu'avec une petite voiture et un chauffeur pas trop excité qui arrive en face, ça passe (au fait, petite colle en passant : on roule à gauche, ou à droite sur un vélo, sur un contresens cyclable sans marquage au sol ?)

Fontange2 s

Mais si d'aventure une ou plusieurs motos ou mobylettes s'engagent face à vous en même temps, là ça va commencer à devenir franchement intéressant. Et si un camion de livraison est à l'arrêt devant l'un des nombreux commerces de la rue (vous avez disons, deux chance sur trois, entre 8 h et 11 h du matin), bon courage pour lui expliquer qu'il est garé sur un passage à vélos ! Et gare aux portières et aux portes bien sûr : le livreur n'attend pas le danger de ce côté-là évidemment....
Bref, on débouche à la sortie devant Notre-Dame du Mont, quand même pas rassuré, après avoir mis 2 fois le pied à terre et même fait une boucle sur le trottoir pour laisser passer d'autres véhicules moins aimables. Et la question se pose : mais comment les automobilistes, abrutis ou non, pourraient-ils bien savoir qu'il y a des vélos en sens inverse ? Bon sang, mais c'est bien sûr, il y a deux "immenses" panneaux ici aussi !!

Fontange3 sTotalement fantaisistes (on vous défie de nous les trouver dans le code de la route, ceux-là !), celui de gauche étant singulièrement mal orienté (puisque pratiquement invisible en venant de la place ND du Mont). Par ailleurs leur forme inattendue et le mix d'informations rend assez improbable leur compréhension du premier coup d'oeil par un automobiliste s'engageant dans la rue Fontange. Surtout qu'à ce moment-là il est plutôt concentré sur le passage du carrefour, avec 3 flux convergeant dans la même rue Fontange.

 

Fontange4 s

Faisons un petit zoom. Si on les contemple bien, ces panneaux font pourtant de cette rue la première "ZONE 20" de Marseille, et selon la taille des pictogrammes : piétons d'abord, vélos ensuite et peut-être, s'il reste de la place, une petite bagnole ou deux.... Là-encore, saluons la modestie de la voirie marseillaise qui n'a pas souhaité frimer, d'un panneau trop tapageur ("Zone limitée à 20 km/h, Cyclistes en sens inverse, roulez au pas"), devant cette véritable révolution copernicienne : la première rue du centre de Marseille où le piéton a repris ses droits naturels !

Blague à part, parce que ce n'est pas si drôle que ça quand on y pense : si c'est pour faire des aménagements accidentogènes comme ça, Monsieur Dominique Tian, Maire des 6e-8e ferait mieux de s'abstenir, s'il ne veut pas finir au gnouf, avec unE cycliste sur la conscience. En tout cas qu'il soit assuré que le CCE se portera partie civile, si ça se produit un jour...

 

Mise à jour été 2011 :

Enfin ! Le panneau invisible a été déplacé, et un vrai panneau de contre-sens cycliste a été posé, a priori en juillet 2011, à l'entrée de la rue Fontange : l'aménageur a enfin fini le boulot, 9 ou 10 mois après l'avoir commencé : on a envie de ne lui dire ni bravo, ni merci.

 

fontange-fin.JPG


Par ailleurs survivre et ne pas se faire insulter dans cette rue reste un vrai challenge pour les cyclistes, mais ça c'est une autre histoire...

Notre conseil : ne serrez pas trop à droite, vous ne serez jamais "assez serré" pour un chauffard, et vous risquez en plus de vous prendre un piéton ! Roulez au milieu de la rue, qu'on vous voie bien, et rabattez-vous à l'approche d'une voiture en face seulement une fois qu'elle vous a bien vu et qu'elle a commencé à ralentir !

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 15:01

 

Prado-marquages s

  Une petite dernière sur les aménagements idiots du Prado 2.0 ...

 

A force de croiser sur pratiquement chaque passage cloûté (comme celui sur la photo ci-présentée), une voiture garée attendant au feu-rouge et bloquant son passage, le cycliste pourrait légitimement se poser la question ci-dessus.
Or c'est la présente photo qui, à titre de contre-exemple, contient la réponse : ici, l'automobiliste a compris que le feu rouge situé à l'entrée du Prado, à 5 ou 6 mètres devant sa voiture, impliquait de s'arrêter AVANT le passage cloûté. Et le conducteur de moto, sans doute au fait du problème, a préféré s'arrêter après, ce qui reste une façon de faire acceptable en l'absence de ligne d'effet du feu. Au moins, le passage est à peu près libre aux piétons et aux cyclistes.
Mais ici c'est plutôt l'exception qui confirme la règle, bien sûr : dans la majorité des cas, l'automobiliste de bonne foi ou inattentif, se gare au pied du feu rouge et donc, en plein sur le passage clouté.

Certes il est écrit très clairement dans le Code de la Route qu'une voiture ne s'arrête JAMAIS sur un passage cloûté - mais encore faut-il le voir et il faut bien avouer qu'à cet endroit-là, soyons honnêtes, quand on est en voiture, ce n'est pas forcément évident...
Bien sûr, un enfant de six ans confronté à ce problème d'aménagement trouverait la solution en dix secondes : il aurait suffi de mettre les feux tricolores EN AMONT des passages cloûtés pour éviter tout problème, donc à gauche sur la photo (c'est le cas à certains trop rares endroits). Mais là encore, il aurait fallu une trace d'intelligence dont la voirie marseillaise ne semble décidément pas pourvue.

En attendant, on a là l'un des motifs récurrents d'agacement, d'incompréhension et d'engueulades entre usagers du trottoir et voitures. Voire même entre voitures, puisqu'il n'est pas rare que les véhicules bloqués sur la contre-allée, ne voyant pas ce feu rouge trop lointain ou dans un angle mort (comme sur la photo), klaxonnent à qui mieux-mieux le malheureux automobiliste qui essaye simplement de respecter le marquage au sol.
En gros, ami automobiliste, en te garant à ce feu, tu as le choix entre te faire pourrir à juste titre par les piétons et les cyclistes, ou de façon injuste par tes congénères bagnolards... La vie est injuste, parfois, non ?


Mais au fait, puisque tu es arrêté là, c'est que manifestement tu travailles ou tu habites ici sur le Prado, desservi par 2 lignes de bus, un métro au bout et même des Vélos Nucléaires Publicitaires Decaux... Tu es sûr que tu ne pouvais faire autrement que prendre ta voiture aujourd'hui ? Rhoôô, ça va, te fâche pas, on te taquine.

 

Par contre, la rigueur scientifique de l'exposé qui vient d'être fait nous contraint, hélas, à ne pas répondre à la question initialement posée, en tout cas pas aujourd'hui.

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 10:17

 

CCE-espace-1 s

  Ah ben désolé, mais un jour ou l'autre il fallait bien qu'on s'en moque un peu...

 

D'abord, de cette ô combien fameuse cabine téléphonique, située sur le 2e Prado (vers le numéro 279, une banque d'affaires au logo vert). Parce que ça fait dix ans voire plus qu'elle nous fait marrer, la pauvre, plantée là comme une conne en plein milieu de la pis... de l'"espace partagé" vélo-piétons. A une époque on lui collait même des autocollants "mal garé" comme à un vulgaire chauffard, jusqu'à ce qu'on voie un malheureux employé de la Ville devoir les décoller au savon, lui qui n'y pouvait rien, peuchère. Mais on n'ose imaginer combien de cartilages nasaux de cyclistes rêveurs ont du connaître une fin brutale contre cette vitre téléphonique incongrue.

Aaah... l' Espace Partagé du Prado 2.0, Ô endémisme marseillais, Ô fierté phocéenne, Ô gloire de l'aménagement Gaudinien Supérieur... Lui qui fait, rappelons-le, déjà moins de 2 mètres de large dans ses meilleurs passages : Cf le Consulat de Turquie, grande et belle démocratie qu'il convient donc de protéger de façon permanente par des barrières anti-manif-kurde posées pile sur... l'espace partagé. Cf le marchand de coquillages du coin de l'Avenue de Mazargues, qui a obtenu vers 2004 manifestement sans aucun problèmes, une autorisation d'occuper... l'espace partagé.

 

Sans parler enfin, des divers panneaux publicitaires, grands et petits mais toujours nucléaires (déroulants ou lumineux), que JC Decaux y a flanqué environ tous les 10 ou 15 mètres (allez mesurer si vous voulez...). Pour mémoire, Marseille avait bien signé le Pacte du Développement Durable en 2007... année d'élection. Mais c'est vrai que ces aménagements publicitaires semblent pour le moins... durables ! On pourrait encore citer, et là c'est vraiment le comble, des colonnes de tri sélectif régulièrement posées en plein dans l'axe partagé, histoire que le bon citoyen trieur emmerde le bon citoyen cycliste (qui sont pourtant souvent la même personne...). Diviser pour régner ?


CCE-espace-2 sBref cette malheureuse cabine est le symbole même du crétinisme voirie-esque local, faisant se contrarier deux services publics d'importance (le droit au transport en site propre, le droit au téléphone public). On admire d'ailleurs, et c'est ce qui fait toute la beauté - quasiment poétique - de cet aménagement, un magnifique délaissé de voirie (c'est-à-dire un espace inoccupé et interdit au stationnement, d'au moins 20 mètres carrés), pile à sa hauteur ! Espace qui aurait évidemment permis de caser environ 3 ou 4 cabines comme elle sans gêner personne.

 

Notez aussi à l'arrère-plan, les nouveau abribus Decaux (arrivés en deal bonus des VNPD, en 2008 ou 2009), plus larges que les anciens, et qui empiètent donc là encore davantage sur, on vous le donne en mille... l'espace partagé. Bon et puis enfin, bien sûr, on a pas parlé de toutes les voitures qui se garent à moitié sur l'espace partagé, là ce n'est pas de la faute à la Ville, ça relève du comportement incivil individuel, qui peut éventuellement se corriger après un ou deux rétroviseurs tordus...

Et tout ça pour lire, à l'entrée de cette galéjade crypto-cyclable permanente qu'est notre bienaimé Espace Partagé : "Cyclistes, respectez les piétons"... Diviser pour régner, on vous dit : faire en sorte que les cyclistes emmerdent  très officiellement les piétons (et jamais le contraire bien sûr...), ceci afin d'être sûr que les riverains ne réclament pas, jamais, une vraie piste cyclable... Habile non ?

 

Note pour plus tard, un de ces jours, le CCE va devoir se les faire, ces panneaux, d'une façon ou d'une autre, parce qu'être les dindons de la farce, passe encore, mais se faire sermonner en plus, faudrait quand même voir à pas non plus pousser Jean-Claude dans les coussins de belle-mêre, non ?

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