Quelques mois après la désignation du très petit-bras projet de semi-piétonnisation du Vieux-Port (à part de la signature de grande bouche de Norman-eu Fosteur-eu), l'on s'aperçoit que la chose n'était pas si bouclée que ça. En effet, on apprend dans la Provence (du 06.05.2011) qu'une partie en a été redessinée à la demande de la Mairie - à vrai dire la seule partie qui a une chance d'être réellement réalisée d'ici à 2013, c'est-à-dire le quai de la Fraternité et, si on a de la chance, la moitié des quais latéraux.
Sur ce blog, on avait bien signalé qu'il y manquait quelque chose, à ces deux merveilleux projets, tout comme autour du parc Saint-Charles d'ailleurs : aurait-on tenu compte de nos remarques ?
En revoici donc la photo (résolution dégueulasse - on est de mauvaise humeur et c'est bien suffisant pour ce qu'il y a à y voir), et devinez ce qu'on y a pas trouvé ? Suivez, un peu, nom d'un p'tit bonhomme ! On va pas refaire une interro écrite à chaque fois ! Ben non, y'a toujours pas de vélos !
Pas plus que de verdure d'ailleurs, on a même renoncé aux plantes en pots (à se demander contre quoi les chiens vont bien pouvoir pisser...). Ni de bancs pour s'asseoir. Ni de sortie pour le métro (l'article y fait d'ailleurs référence)... Va-t'on aussi en virer nos pittoresques poissonnièrEs ? A force, ça va bien finir par ressembler à un quai de gare à Monaco : du marbre froid et gris, et rien d'autre, la négation totale de la notion de place, d'agora : un rêve sécuritaire où plus personne ne rencontrera plus personne.
Et quel est le slogan choisi ? "Le Vieux-Port, on s'y retrouve". Non, vraiment, là c'est sûr, ils nous cherchent... Bon enfin, l'enquête publique démarre aujourd'hui, y'a plus qu'à aller demander la même chose que d'habitude, donc, et comme d'habitude on nous espliquera comment nous en passer.
Allez, y'en a marre de cette ville d'imbéciles, en bonus pour s'évader un peu de cette morne étendue grisâtre que va devenir le Vieux-Port : voici le Vélib-que-Marseille-n'aura-jamais : Meet the VélHop !
Cette jolie petite chose est venue début 2011, comme une cerise sur le gâteau, couronner quelques 25 ans de politique vélo ambitieuse (et 450 km de vraies pistes cyclables) à Strasbourg, Bas-Rhin. Et pour une fois, pas comme un emplâtre sur une jambe de bois, comme nos machins moches de Marseille greffés sur des espaces partagés dangereux et mal signalés.
Pourquoi ne l'aurons-nous jamais, me direz-vous ? Eh bien parce qu'on a les Vélib qu'on mérite. Vous imaginez vraiment mettre à disposition des marseillaisEs un tel vélo ? ... Dont la selle peut se dévisser et se piquer comme sur un vélo normal ?
... Dont la magnifique lampe avant pourrait se démonter avec une simple clé de 13 ?
.... Dont le panier avant, élégant et léger (ah au fait, il est moins lourd qu'un Vélib' bien sûr...), pourrait également se subtiliser en deux coups de cuiller à pot ?
Ben non évidemment, car pour ça il nous faudrait un minimum d'éducation, de respect du bien public, bref, il faudrait avoir ce petit côté discipiné anglo-saxon (souvent appelé abusivement "allemand") des alsacienNEs ! (Attention, n'allez pas dire qu'on fait sa promotion au détriment du caractère méditerranéen, hein, terrain glissant !).
Il faut dire aussi, que le fait d'avoir des milliers de vélo sous les yeux, à Strasbourg, a fini par les rendre totalement banals : à Marseille, cette chose étrange qu'est "Le Vélo" est encore trop nouvelle et même un VNPD suscite donc encore la convoitise...
Cerise sur le gateau alsacien, le bredele donc ? Ces vélos sont gérés par... devinez-qui ! Ni par JC Decaux, ni même par son concurrent Clearchannel, mais par la Compagnie des Transports Strasbourgeois, en régie publique !! On peut même parler à des vrais gens quand on les loue, si on veut !! C'est pas un truc de dingue ça, non ?!
En bref, désolé, mais on est encore trop petits, à Marseille, pour avoir des beaux vélos comme ça.
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